La première chose qu’il est importante de savoir sur Rory-Estheban, c’est qu’habituellement il ne parle jamais de lui. Il ne vous racontera jamais sa vie comme je m’apprête à le faire maintenant. Certains le dise secret, mystérieux. Lui pense juste qu’il n’est pas forcément bon de ressasser des mauvais souvenirs et surtout, il ne veut pas casser l’image qu’on les gens de lui. Car mine de rien elle est importante pour lui, cette image. Vous savez celle du gars bien dans ses baskets. Souriant, un peu vantard parfois, blagueur. Tout à fait lui ça. Et il ne veut pas que ça change. Hors s’il venait à raconter sa vie à certaines personnes cela pourrait arriver. Bref, ça n’est pas à lui que vous avez demandé mais bien à moi et je fais le faire, je vais vous parler de Rory. Pour cela il existe bien des solutions, je pourrais vous en faire un ennuyeux résumé, je pourrais vous montrer quelques photos peut-être. Mais moi j’ai choisis de faire cela autrement. Je vais vous raconter trois jours. Trois jours, trois évènements qui ont marqués sa vie et qui explique pourquoi ce jeune homme est ce qu’il est aujourd’hui.

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A l’époque de ce premier souvenir, Rory était encore très jeune, il devait avoir six, peut-être sept ans. C’était un enfant, avec sa petite bouille très mignonne, ses cheveux en bataille et, lors de cette journée en particulier surtout, un regard perdu. Il était accompagné par deux hommes qu’il ne connaissait pas et qui l’entourait, chacun le tenant par une épaule. Il était silencieux, le regard dans le vague regardant fixement devant lui. Il ne savait pas ce qui venait de lui arriver. Tout ce qu’il savait c’est que son papa et sa maman n’était plus avec lui.

« Ça va petit ? lui demanda un des hommes à ses côtés »
Il ne répondit pas, se contentant de hocher la tête. Enfin, un bâtiment apparut devant leurs yeux. Cela faisait un moment qu’il marchait, maintenant. L’enfant eut un mouvement de recul, effrayé. Le bâtiment était sombre, tout en hauteur, les fenêtres semblaient sur le point de tomber en ruine et rien n’était accueillant.

« Allez vient Rory, il faut aller là-bas maintenant, l’encouragea l’adulte d’une voix douce.
M… m… mais p… pourquoi ? c’est c’est qu… quoi là-bas ? demanda-t-il.
Les deux hommes se consultèrent du regard, visiblement gêné et mal à l’aise. L’un des deux, celui qui n’avait encore rien dit fit signe à son compère afin qu’il s’éloigne. Il eut l’air quelque peu surprit mais il obtempéra tout de même de bonne grâce. Celui qui était resté se baissa, pour être à la hauteur de l’enfant. La détresse qu’il put lire dans ses yeux le glaça sur place. Il mit ses deux mains sur les épaules du garçonnet et prit une profonde inspiration.

« Tu t’appelles Rory, c’est bien cela ?
Oui… euh… non... En fait c’est Rory-Estheban murmura-t-il.
Très bien, Rory-Estheban. Tu es perdu hein, tu ne sais pas trop ce qu’il t’arrive ? Ne t’inquiète pas, j’ai vécu la même chose que toi moi aussi. Je m’appelle James et le monsieur qui vient de partir là, c’est Patrick. Il peut paraître un peu effrayant mais il est très gentil en fait, il faut juste bien le connaître tu vois ? »

Le petit garçon hocha la tête, pour toute réponse. Ça pour être perdu il l’était oui. On lui parlait, mais il avait l’impression que ce qu’on lui disait n’avait aucun sens. « J’ai vécu la même chose que toi » lui disait le dénommé James, mais c’était quoi, cette chose. Pourquoi il était là ? Et ses parents, il devait être à la maison, mort d’inquiétude à l’idée de le savoir loin d’eux. Au lieu d’être avec eux il avait été entraîné par ses deux hommes lorsqu’il était sorti de l’école, ils lui avaient dit qu’il ne pouvait pas rentrer chez lui pour le moment, qu’ils le ramèneraient plus tard. Mais plus le temps passait et moins il y croyait.

« Excusez-moi… Mais quand je vais rentrer à la maison ? Mes parents doivent s’inquiéter, il faut leur dire que je vais bien.
Ecoutes Rory… Tu… tu ne rentreras plus chez toi. Maintenant c’est ici ton chez toi tu comprends… ? Et… tes parents… tu ne les reverras pas. Ils ont dû partir, très loin. Tu comprendras quand tu seras plus grand, la seule chose que tu dois faire pour le moment c’est me suivre, d’accord ?
D’accord. »

Le visage du garçonnet était fermé désormais. Plus aucune peur ne se lisait dans ses yeux. C’était comme s’il était soudainement parti, dans un autre monde et que seule son enveloppe corporelle était resté. La vérité c’est qu’il avait compris. Quand l’homme avait dit que ses parents étaient « partis très loin », c’est qu’ils étaient mort. Il en prenait pleinement conscience un peu plus à chaque seconde. Et cela lui arrachait le cœur. Mais il ne pleurerait pas devant cet homme. Jamais. Il s’en fit la promesse. Il ferma les yeux quelques instants et prit une profonde inspiration. Il devait être fort désormais. Il n’avait plus de famille mais il ne devait pas se laisser aller pour autant. Alors il prit sur lui, c’est étrange pour un gosse de sept ans allez-vous me dire. Mais pourtant c’est bien ce que Rory a fait ce jour-là : il s’est forcé à sourire et il a fait un pas en avant, vers le grand bâtiment. Un orphelinat, supposait-il désormais.

« On y va ?
Euh… oui allons-y. »

L’admiration se lisait désormais clairement dans les yeux de James. Ce petit venait de perdre ses parents et il en avait entièrement conscience, il en était certain. Et pourtant il était là, affrontant cette épreuve avec courage, se tenant droit et osant même un petit sourire signifiant clairement « je vais bien », alors que cela devait être tout l’inverse. Il mit sa main sur l’épaule de l’enfant et ils marchèrent tout d’eux jusqu’à l’accueil de l’orphelinat où Rory-Estheban était attendu.

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Voilà le premier souvenir que j’ai souhaité vous raconter. Ça n’est peut-être pas le plus joyeux, mais il explique déjà en grande partie pourquoi Rory est ce qu’il est aujourd’hui. Oui, c’est un enfant orphelin. Pourtant, contrairement à d’autres il a tout de même eut la chance de connaître ses parents et penser cela l’a beaucoup aidé, durant les années qu’il a passé dans cet orphelinat moldu. Souvent le soir lorsque les lumières étaient éteintes et qu’il se permettait de penser à eux et à sa situation, il se remémorait les sublimes moments qu’il avait pu passer avec ses parents. Des moments tout simple mais qui encore aujourd’hui lui réchauffe le cœur lorsqu’il ne va pas bien : les sortis à la patinoire, les anniversaires, les nombreux repas qu’ils avaient pu avoir tous les trois, à rire et à bavarder gaiment autour d’un bon petit plat. Cependant il faut casser le cliché de l’enfant seul à l’orphelinat, mal dans sa peau, abandonné de tous. Car ça n’est pas Rory-Estheban ça. Certes il n’avait plus ses parents mais ça ne l’empêche pas de garder de très bon souvenir de l’orphelinat dans lequel il a vécu jusqu’à cette année. Là-bas il s’est fait énormément d’amis. Pour tous, il était un véritable petit rayon de soleil. Toujours souriant, toujours de bonne humeur, quelque soit la situation d’ailleurs. Il a aidé beaucoup de personne à aller mieux grâce à cette bonne humeur qui était bien souvent contagieuse.

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Ça n’est pas vraiment un souvenir que je vais vous raconter là mais plutôt un petit résumé de la vie de Rory-Estheban à Poudlard. La découverte de ses pouvoirs fut une surprise pour lui : en effet, bien qu’il soit de sang-mêlé, de deux parents sorciers et d’une grand-mère sang-mêlé, il ne gardait pas de souvenir de ses parents utilisant la magie devant lui. Heureusement dans l’orphelinat où il se trouvait une jeune femme, Alexandra, qui travaillait là-bas comme gouvernante, s’avéra être une cracmole. Ainsi, lorsque des évènements étranges se mirent à entourer le petit garçon, jouets qui changeaient de place tout seuls etc., elle sut exactement quoi faire. Elle vint à la rencontre de Rory pour tout lui expliquer sur le monde de la magie, lui dire qu’il ne devait sous aucun prétexte en parler à ses camarades et que, d’ici quelques années il ferait son entrée dans une magnifique école de sorcellerie afin d’apprendre à maîtriser sa magie. C’est ainsi que l’année de ses onze ans le professeur McGonagall vint à sa rencontre afin de l’emmener à Poudlard. Rory-Estheban ne possédait pas d’argent, ses parents n’ayant malheureusement pas eu le temps de lui léguer quoi que ce soit, mais grâce aux bonnes notes qu’il avait toujours eut, à l’école moldu, il eut droit à bénéficier d’une bourse, qui lui permit d’acheter ses fournitures scolaires et qui lui permet encore aujourd’hui de vivre assez confortablement sans jamais manquer de rien.

Lors de son entrée à Poudlard le choipeau ne mit pas longtemps à décider dans quelle maison Rory serait envoyé : c’était un courageux lui, cela ne faisait aucun doute. Un fonceur. Il avait le caractère d’un parfait petit Gryffondor. Et le choipeau ne se trompa pas, car le jeune homme est parfaitement épanouit dans cette maison. Assez populaire il s’est fait de nombreux amis rapidement. Tout le monde le voit comme le gars souriant, farceur et cela lui convient parfaitement. C’est lors de sa deuxième année qu’il se lia véritablement avec ceux qu’il considère aujourd’hui encore comme ses meilleurs amis, presque des frères : James Sirius Potter et Noah Z.-Eytàn Brown. Noah il ne connaissait depuis son entrée à Poudlard déjà, car ils étaient de la même année et ils s’étaient toujours plutôt bien entendu tous les deux. James était plus jeune d’un an qu’eux mais qu’importe, fils d’Harry Potter, il ne mit pas longtemps à se faire sa petite réputation à Poudlard lui non plus. Celle d’un farceur invétéré. Et ils se sont bien trouvé tous les trois pour cela. Car Rory aussi c’est un grand farceur. Il ne sait pas être sérieux deux minutes lorsqu’il est en compagnie de James et Noah, ensemble ils représentent les trois fortes têtes de Gryffondor et les Serpentard n’ont qu’à bien se tenir, cela est certain ! Le jeune homme espère de tout son cœur que cette amitié se poursuivra encore longtemps, cependant depuis quelques temps les choses deviennent compliqués pour lui…

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Pour finir il est important que je vous parle d’une personne qui est devenu essentielle à la vie de Rory-Estheban. Vous allez sûrement penser que j’exagère mais c’est la pure et simple vérité : aujourd’hui et malgré toute les complications que cela a entraîné dans sa vie, il ne se verrait pas vivre sans Elle. Elle, il s’agit d’Helen-Drizzle Ebony Brown, la sœur jumelle de Noah. Tout serait tellement plus simple si elle ne l’était pas d’ailleurs. Avant ce jour, il ne la connaissait pas plus que cela et n’avait pas vraiment un bon à priori d’elle il faut dire. La relation qui unit Noah et Drizzle est compliquée et il avait entendu beaucoup de mal d’elle, alors elle n’était pas haut placé dans son estime. Il la voyait simplement comme une Serpentarde hautaine et méprisante à souhait.

Oui mais voilà, un soir lui Noah et James avait songé à une blague qui pourrait être vraiment drôle et qui serait pour eux une petite vengeance personnelle auprès d’un Serpentard qui leur avait mis des bâtons dans les roues une fois. Pour cela, Rory devait se rendre vers la tour d’Astronomie et attendre que ces deux comparses le rejoignent avec les bombes à eau qu’ils allaient cacher là. Mais, lorsqu’il arriva à destination le jeune homme ne se trouva pas seule. Helen était là elle aussi. Et, à son plus grand désarroi il vit des larmes couler le long de son visage de porcelaine. Elle semblait aller mal, très mal même et il était incapable de la laisser là sans rien faire. Il alla donc vers elle et lui tapa doucement l’épaule. La jeune femme sursauta brusquement, ne s’étant pas rendu compte de sa présence jusque-là et détourna le regard lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne s’agissait que de lui.

« Qu… qu’est ce que tu fiche là Dawson ? Tu vois pas que j’ai besoin d’être seule, fous moi la paix !
Qu’est ce qui se passe Helen ? C’est à cause de ta maison ? »

Oui, il savait que leur maison d’enfance avait brûlé et selon lui ça avait des raisons de perturber la jeune femme, autant que cela atteignait Noah d’ailleurs. C’est pourquoi sans vraiment faire attention à ce qu’elle venait de lui dire il s’était assis auprès d’elle. Elle devait vraiment être mal, car elle se mit à lui parler, durant une longue partie de la nuit avant qu’ils ne se séparent. Lui l’avait écouté, sans aucun soucis, il avait tenté de la consoler du mieux qu’il pouvait. Cela lui avait paru naturel. Et le lendemain, lorsqu’il l’avait croisé dans le château il avait fait comme si de rien n’était. Car il savait qu’au vue de la réputation que c’était faite Drizzle chez les Serpentard, traîner avec un rouge et or ne devait pas vraiment être dans ses plans.

Par la suite ils se sont revus, plus d’une fois même et de plus en plus souvent. Si ça n’était qu’une fois par semaine au début c’est bien vite devenu tous les soirs, tard alors que le couvre-feu était déjà passé depuis longtemps. Et c’est comme cela que Rory-Estheban est tombé amoureux de la jeune femme. Avec lui elle était différente, bien loin de la garce et de la manipulatrice qu’avait pu lui décrire Noah. Cependant il ne voulait pas brusquer la jeune femme alors il n’a rien dit, il souffrait de la situation en silence. Jusqu’à ce qu’ils s’embrassent, peu avant les vacances d’été lors de la sixième année du jeune homme. Durant les vacances ils se sont écris, tous les jours. Et à la rentrée suivante, la situation n’a pas changé. Cependant Rory ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi la jeune femme qu’il connait, lui, ne peut pas se montrer aux yeux de tout le monde. Il le lui a fait plutôt violemment comprendre, par des mots qu’il regrette amèrement aujourd’hui. Elle ne lui parle plus et lui, il se meurt un peu plus chaque jour. Il veut l’avoir auprès d’elle. Il l’aime il en est certain. Mais les choses sont tellement compliquées ! Si elle arrivait à le pardonner, comment réagirait Noah s’il apprenait que Rory-Estheban, son meilleur ami, sort avec sa sœur jumelle ? Le jeune homme est persuadé que Noah lui en voudrait et cela le terrifie. Car il ne veut pas le perdre lui non plus.