Sa chère cousine. Les mêmes valeurs, le même sang, la même enfance, les mêmes délires, les mêmes ambitions, ou presque. Elle est la Reine de Poudlard et il évolue dans sa cour, au rang privilégié de ceux de son clan personnel et unique : la famille royale. Ils s'entendent bien, très bien, depuis leur enfance, parfois même trop au goût de Lawrence, le cousin de Jasper et frère jumeau de Cha', qui a tendance à se montrer jaloux et possessif dès qu'un garçon même de son sang approche l'objet de son amour et de ses désirs. Charlotte et Jasper partagent les mêmes idéaux, ont grandi ensemble et même si elle est incapable de le dire, l'exprimer, mais le montre à sa manière dans l'ombre, Jasper fait partie des personnes extrêmement peu nombreuses qu'elle aime sincèrement.

Séraphina Black, une héritière de sang pur avec qui il a grandi. La meilleure amie de sa cousine Charlotte. Mais surtout, l’amour de sa vie, à lui, le seul, l’unique. Mais il ne sait pas encore. Jasper n’a jamais été indifférent à Séraphina, depuis leur rencontre. Avec l’insouciance des enfants qu’ils étaient, ils ont joué ensemble, des années durant, avec Charlotte, Lawrence, et Thomas. Les cinq inséparables. Pourtant, il y a toujours eu un lien particulier entre eux, quelque chose de plus, bien plus qu’une simple amitié enfantine. Jasper n’a jamais supporté de voir Séra’ jouer avec Lawrence, ou Thomas, et elle de son côté a toujours craint de le voir proche d’une autre petite fille, même en la personne de Charlotte, dont il partage pourtant le sang. D’autant plus que Séraphina n’a jamais su lire les émotions de Jasper, malgré son don. Il est la seule et unique personne dont elle ne puisse déceler les émotions, à aucun moment. Il est tel un mur insondable pour elle ; même ses expressions sont trompeuses, car il sait imiter tous les masques, comme la plupart des sangs purs. Raison de plus pour Séraphina de jalouser toutes les autres petites filles de leur âge qui tournaient autour de Jasper, et même Charlotte, pour le simple fait du lien privilégié de cousins qu’elle partageait avec lui. Une jalousie qui n’a fait que grandir au fil des années, arriver à un point tel qu’ils en sont venus à se détester tous les deux. Du moins en apparence… Arrivés à Poudlard, autour d’autres camarades de leur âge, cette jalousie n’a pu que trouver un cadre parfait pour dominer. L’insouciance de l’enfance définitivement envolée, Séraphina et Jasper ont entamé un jeu dangereux : celui du chat et de la souris. A treize ans, les hormones en pleine ébullition, Jasper a commencé à sortir avec des filles. Séraphina a aussitôt répliqué avec son premier petit ami. Il embrassait une fille, elle embrassait un garçon. Elle allait à Pré au lard avec son petit-ami, il offrait un cadeau à sa petite amie du moment. Il a perdu sa virginité, la semaine suivante elle donnait la sienne à un autre. Des années ont passé ainsi dans ce jeu perpétuel. Et puis, l’été de la cinquième à la sixième année, alors qu’ils se disputaient une énième fois, devant une fontaine du jardin des grands-parents de Jasper, ils ont brusquement réalisé que les autres les avaient laissés, et qu’ils ne s’en étaient même pas rendu compte. Leurs visages étaient proches, très proches… Ils se sont dévorés du regard, approchés encore, à deux doigts de s’embrasser. Un moment hors du temps, peut-être qu’enfin, tout semblait se mettre à sa place, leur montrer l’évidence présente depuis le début. Il suffisait d’un baiser pour le savoir… Et la voix de la grand-mère de Jas’ s’est élevée, les appelant pour déjeuner. Ni l’un ni l’autre n’a osé reparler de ce moment de faiblesse ensuite, par fierté sans doute. Mais lorsque deux mois plus tard, à la rentrée de sixième année, Séraphina a vu Jasper embrasser une autre, elle a vu rouge et s’est immédiatement mise en couple à son tour. Sans savoir que le Berrywell n’avait pas eu le temps de repousser cette fille qui lui faisait des avances et lui a tout simplement sauté dessus. En revanche, voir Séra’ avec un autre malgré leur presque baiser de l’été l’a mis dans une rage folle ; il a pensé qu’elle l’avait oublié et a repris leur jeu, sortant de nouveau avec une fille. Drôle de choses que fait parfois la vie, malentendus qu’elle tisse en mettant les mauvaises personnes au mauvais endroit, au mauvais moment… Tant d’occasions perdues. Mais cette année, leur dernière à Poudlard, le Destin semble s’être particulièrement acharné sur eux. Tout semble se jouer maintenant ; ils peuvent tout perdre, comme tout gagner. Se séparer à jamais, ou bien se trouver pour toujours. Et la deuxième solution semble maintenant compromise à cause des derniers évènements survenus pendant les vacances de Noël. Choisis par les professeurs, Séraphina et Jasper se sont rendus ensemble au bal de fin d’année, où ils ont largement brillé. La meilleure soirée de leur vie, à tous les deux, sans aucun doute. Plus de jeu, plus de masques ; simplement deux adolescents en train de faire la fête, profiter de leur jeunesse. Deux jeunes libres de s’aimer, sans toutes les conséquences derrière ces sentiments, interdits d’être dévoilés dans leur milieu. Une soirée digne d’un conte de fées. Et à la fête organisée dans la salle sur demande quelques heures plus tard, à l’insu des professeurs, tout a basculé. N’y tenant plus, Jasper a embrassé Séraphina, enfin, ce baiser attendu depuis tant d’années. Ils ne se sont plus quittés, ont rejoint une salle de classe déserte où ils ont fait l’amour pour la première fois, à la lueur de la lune. Endormis l’âme à l’envers, le coeur bouleversé, la tête dans les nuages. Jusqu’à ce que tout tombe par terre, encore une fois, à croire qu’ils n’étaient pas faits pour se trouver, jamais. Jasper s’est réveillé le premier et, pris de panique, n’osant assumer le trop-plein d’émotions qui s’imposait à lui, tous ces sentiments, cet amour enfouis au plus profond de lui, s’est levé, se glissant hors du lit pour se rhabiller et partir, la fuir. La laisser seule avec cette nuit d’étoiles. Mais son mouvement trop brusque a réveillé Séraphina et ils se sont retrouvés face à face, la honte de leur situation leur explosant au visage, brisant le cœur de la jeune fille, lui se maudissant pour sa lâcheté. Ils se sont quittés froidement après une nuit passée à s’aimer, qui leur a donné l’illusion qu’ils le pouvaient. Mais la réalité est toute autre… Et chacun garde en lui ce poignard enfoncé dans son cœur, et cette peur immense, au fond, de ne jamais pouvoir être ensemble, alors que tout ne cesse de les ramener l’un à l’autre, partout, toujours, tout le temps. Il n’est point de fierté que le sort n’humilie, tous deux l’auront appris à leurs dépens… A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Mais ceux qui sont faits pour être ensemble se retrouvent toujours…