La classe à son plus haut degré. L'élégance-née. Le respect de tout et tous, à la limite de la vénération. Ou bien trois atouts majeurs que vous n'aurez jamais. Et que je possède depuis toujours. On dit souvent que la vie est injuste mais je ne le crois pas. On ne récolte que ce que l'on mérite. A la différence que moi, je n'ai jamais rien fait pour obtenir ces atouts majeurs qui complètent mon niveau de vie. Je me suis juste contentée d'exister, et de marcher dans des endroits bondés; et c'est là que j'ai compris que j'étais faite pour cela. Pour régner.

Toute ma vie j'ai été choyée, aimée, câlinée par mes parents. Seule fille d'une célèbre famille de sang pur, j'ai grandi dans le luxe et la richesse. Mes parents Charlotte et James Kingsley formaient (et forment toujours) un couple parfait, très admiré de toute la communauté magique -surtout parmi les sang pur- ; et je dois dire que je suis assez fière d'eux. Entre un père mangemort spécialisé dans les potions, et une mère Juge du Magenmagot (ô ironie), j'ai été élevé dans la tendresse et l'affection.
Par conséquent, mon enfance a été très heureuse, avec des parents très présents et aimants, et des frangins géniaux, même s'ils me tapaient souvent sur le système à cette époque, et continuent toujours de temps en temps. Mon frère jumeau Nathaniel est unique à mes yeux. Et pour cause, nous sommes jumeaux et nous partageons tout.

Dès nos six ans respectifs, mes frères et moi savions déjà tout sur le monde de la magie. Enfin, tout est un bien grand mot. Disons plutôt que nous étions au courant de tout ce qu'il nous fallait savoir à propos de Poudlard, la célèbre école de magie anglaise où nos parents avaient étudié, et donc celle où nous allions aller.
Cela n'avait donc pas du tout été une surprise le jour où les deux fameuses lettres blanches étaient arrivées à la maison, portées par deux hiboux grands ducs. En fait, c'était surtout la découverte de nos pouvoirs respectifs qui avait été un choc. En effet, même si nous faisions partie d'une famille de sang purs, qui n'avait pour ainsi dire jamais compté de cracmols dans ses rangs (officiellement en tout cas, car officieusement est une autre histoire), nos parents avaient toujours éprouvé la crainte secrète que nous ne développions aucun don particulier pour la magie. C'est donc pour cette raison je pense, qu'ils nous habituèrent à la magie dans la vie quotidienne dès notre plus jeune âge, à mes frères et moi, en servant toujours le thé grâce à un sortilège de lévitation tout simple, ou encore de l'eau grâce au sort de l'aguamenti par exemple.
Ainsi donc, lorsqu'à l'âge de six ans et demi, j'avais réussi à faire voler une peluche que mes parents avaient refusé de m'acheter jusqu'à moi, ces derniers avaient poussé des cris de joie et m'avaient au final bien récompensée. Nate avait d'ailleurs réussi lui aussi son premier exploit magique ce jour-là, en faisant léviter un vif d'or cette fois, repéré dans un magasin de Quidditch du Chemin de Traverse, et qui lui avait également été refusé par mes parents.

Comprenez-moi bien ici : nos parents n'étaient pas sévères non, à moins que vraiment les bêtises que nous accomplissions assez souvent ne se révèlent graves et/ou à conséquences plus ou moins lourdes. Ils avaient néanmoins une certaine mesure des choses et de la réalité, et ne nous couvraient donc pas de cadeaux en permanence comme certains parents, bien qu'ils soient immensément riches ; préférant certainement laisser primer l'indépendance sur la vénalité.

Et c'était à peu près la même chose pour tous les sangs purs à notre âge.
Depuis toujours, nous n'avions fréquenté que des sorciers de notre rang, car les sang purs forment en réalité une seule et unique famille très soudée, propice à la bonne entente et à l'amitié.
C'est d'ailleurs ainsi que j'avais rencontré Samuel, fils unique des Zabini, amis proches de mes parents; qui devint mon meilleur ami très rapidement et qui le resta au fil des années jusqu'à présent. Il en alla de même pour Séraphina Black, seule descendante de l'illustre famille des Black, qui devint également ma meilleure amie.

Contrairement à ce que j'aurais pu penser au départ, je me suis bien adaptée à Poudlard. Tout d'abord j'ai été répartie à Serpentard, ainsi que mon frère Nate, pour la plus grande fierté de mes parents et du reste de ma famille. Ensuite, les gens que j'ai rencontrés là-bas se sont révélés partager les mêmes opinions que moi (c'est-à-dire la haines des nés-moldus et des sangs-purs), et nous nous sommes donc très bien entendus presque immédiatement.
Ces personnes sont vite devenues mon cercle d'amis proches, qui ne s'est pas dégradé avec le temps. Car malgré tout, je reste fidèle et loyale à quelques très rares personnes. Et celles-ci justement, m'accompagnent la plupart du temps dans mes petites vengeances et moqueries pour parler gentiment, contre certains élèves (majoritairement des Bouffondor évidemment).

Je vais donc entamer ma septième et dernière année d'études au château, en conquérante comme toujours, malgré la présence d'un certain vampire Victor Heatherfields qui, je dois l'admettre, me trouble quelque peu. Un peu beaucoup même. Mais chut, c'est un secret...